Brèves
- La langue française, je la tire.
- Il y avait tout de même l'idée d'un public, du moins d'un destinataire collectif, certes relativement abstrait, certes distant spatiale et temporairement, mais existant par la même nécessité qu'un reflet dans un miroir, réponse proportionnelle au désir que contient toute présentation de soi. Or ce soir, nous n'étions qu'une galerie de personnages déséquilibrés, nous tolérant mutuellement dans l'espoir de nous sentir, un instant, légitimes dans notre folie. (31/1/23)
- Un plan de roman, ce n'est pas une structure statique, ou on s'emmerde. C'est une trajectoire dynamique, mais pas simplement d'un point A à un point B ; plutôt d'un point 0 à un point “monde”, et de manière idéalement unique.
- Quand on écrit un roman, on cherche quelque chose de nouveau (si on veut que ça ait quelque valeur au-delà de la rédaction de fiction), pendant longtemps on cherche, c'est-à-dire qu'on se perd exprès, et à un moment si on a de la chance on trouve. À ce moment-là, il faut terminer son chemin, puis revenir en arrière et rendre la voie plus pratiquable pour les lecteurs, mettre en valeur ce qu'on a trouvé. Ça ne veut pas dire qu'après avoir traversé la jungle, on va construire une autoroute pour les suivants, le charme serait perdu, mais on va quand même aménager un sentier balisé, élargir un peu la trace, et pas nécessairement prendre tous les détours de la trajectoire initiale : seulement ceux qui ont du sens pour apprécier l'objectif. On va travailler l'esthétique du trajet.